Pierre Niney, Romain Gary et ma maman

Au premier abord, il n’ y a aucun rapport entre un comédien français, un écrivain, et ma mère. Si justement ! Je venais de terminer le roman  » La promesse de l’aube » de Romain Gary, où il s’inspire de sa relation avec sa mère. Il fait le récit de sa jeunesse et la décrit comme étant un personnage avec un caractère fort, ayant beaucoup d’ambition pour lui. J’ai beaucoup aimé ce roman plein d’humour et de délicatesse. Un bel hommage à l’amour maternel.

Maintenant, vous voyez le lien avec ma mère car forcément, je me suis interrogée sur le rôle de ma propre mère sur ma destinée. En y réfléchissant, j’ai réalisé qu’il y a énormément de choses qui me viennent d’elle. Un jour, on m’a reprochée de lui ressembler. Ce n’était pas un compliment, c’était un jugement car j’avais hérité de tous ses défauts. Aujourd’hui, je veux dire combien je suis fière de lui ressembler. Je lui dois beaucoup beaucoup. Quand j’ai perdu mon père, j’étais perdue. Je pensais : c’était le seul qui m’aimait. Mais vous savez quoi ? J’ai été malade et clouée au lit la semaine dernière. Ma mère m’a préparée une soupe. Cela m’a rappelée mon enfance. J’ai pensé que j’ai été injuste. Ma mère m’aime aussi et quand nous étions enfants, c’était elle qui s’occupait de nous, pas notre père.

Et Pierre Niney dans tout cela ? L’acteur a incarné Romain Gary dans le film  » La promesse de l’aube ». Le scénario n’était pas fidèle au roman, mais aucun ne l’est. Toute adaptation n’est pas réussie mais j’ai trouvé cette dernière assez juste. Charlotte Gainsbourg dans le rôle de la mère était épatante.

Et puis, je trouve que Pierre Niney un excellent comédien car je l’ai vu aussi dans le film « Un homme idéal » où son personnage est un écrivain qui n’a jamais réussi à être édité. Il découvre par hasard un manuscrit, et son rêve d’être publié et célèbre puisqu’il se l’approprie. Gare aux conséquences…

De la lecture pendant mes vacances

Chaque année, la communauté chinoise de Tahiti fête le jour de l’an chinois au temple Kanti de Mamao. J’ai rencontré l’auteur Jimmy Ly à cette occasion car l’association philanthropique chinoise tenait un stand de livres. Ce n’était pas le seul stand où on pouvait acheter des livres puisque Wen Fa, une autre association, avaient des livres intéressants sur la culture chinoise.

Mais la différence entre les deux, c’est que des auteurs étaient sur le stand de l’association Philanthropique Chinoise. Trois auteurs d’origine chinoise étaient présents pour dédicacer leurs ouvrages : Jimmy LY, Ernest SIN CHAN, et Hong My PHONG. Bien sûr, je me suis dépêchée d’acheter leurs livres.

Ce qui m’a fait marquée, c’est la réponse de Jimmy LY à une visiteuse qui s’est exclamée  » Oh mais il y a des livres aussi ici ! ». Il a répondu  » Chez Wen Fa, ils vendent des livres sur les Chinois écrits par des Français, et ici ce sont des livres français écrits par des Chinois » !

Cela faisait un moment déjà que j’avais entendu parler des romans de Hong My PHONG qui venait de sortir son deuxième roman policier. C’était l’occasion ou jamais de les acheter et d’échanger avec elle. La seule femme de notre fenua qui écrit des polars tahitiens. En lisant la 4ème de couverture, je découvre que l’un des personnages s’appelle Charlène Siu…

Ce sont maintenant les vacances et je vais enfin pouvoir me plonger dans leurs univers.

Vive les vacances, mon séjour à Raivavae

Depuis le temps que j’entendais parler du fameux « motu piscine », je rêvais d’aller aux Australes et de visiter cette île. Tapez sur google Raivavae Australes et vous verrez des images époustouflantes. Ce que personne ne vous dit c’est qu’il ne fait pas toujours beau à Raivavae et que parfois, il pleut pendant plusieurs jours. Quand c’est le cas, il n’y a absolument rien à faire : le réseau mobile est quasiment inexistant, et il n’y a pas d’internet. Mais pourquoi je n’ai pas pensé à télécharger des films sur mon ordinateur ? Ouf, heureusement, je ne voyage pas sans ma liseuse. J’ai lu, beaucoup. Et j’ai écrit, un peu.

Dans la pension Vaimano, les vélos sont payants. J’étais assez surprise car c’est bien la première fois que ce n’est pas à disposition des pensionnaires. Je le savais puisqu’il y avait une petite pancarte devant la remise où étaient rangé les vélos mais quand même… Bon, j’ai pris le vélo pour faire le tour de l’île et une autre fois pour aller au magasin. Il n’y a pas vraiment d’autres moyens de locomotion sur l’île à moins de tout faire à pied. J’ai vu des « marae », des sites archéologiques comme je n’en ai jamais vu ailleurs. Ils sont très différents des marae de Tahiti. Ces pierres sont fascinantes. J’ai rencontré l’apiculteur de l’île qui était la personne la plus bavarde que j’ai rencontré sur l’île par opposition au mutisme légendaire des habitants des Australes. J’ai rampé dans une grotte, mangé du taro à tous les repas.

J’oublie le plus important : je suis allée sur le motu piscine et j’ai eu le courage de me baigner car il fait plus froid à Raivavae qu’à Tahiti. Cela m’a d’ailleurs surpris dès la sortie de l’avion ! J’ai été obligée d’acheter un survêtement le lendemain tellement j’avais froid ! L’eau était si fraîche mais la couleur était si tentante. Malgré le temps couvert et nuageux, l’eau était trop belle. Et comme il ne faisait pas très beau, j’étais seule sur le motu. Seule. C’était merveilleux.

Polémique autour de Miss Tahiti

Le 26 juin 2023 a été couronnée Miss Tahiti, Ravahere Silloux. Apparemment, elle ne plaît pas à tout le monde et des commentaires racistes pullulent sur les réseaux sociaux car ses origines chinoises ne font pas l’unanimité.

Notre pauvre Miss Tahiti qui se trouvait trop chinoise pour participer à l’élection de Miss Tahiti doit bien s’en mordre les doigts et regrette peut-être d’avoir participé et gagné le titre. Bien sûr, elle peut faire valoir qu’elle représente la mixité des polynésiens. Qui peut de nos jours prétendre être 100% tahitien ? En vérité, il y aura de moins en moins de femmes polynésienne typées.

Je vous avoue que ma première réaction a été de la trouver trop chinoise pour être Miss Tahiti et pourtant, je ne pense pas être raciste… et je suis d’origine chinoise moi-même ! Je comprends donc la déconvenue de la population qui ne se sent pas représentée par cette jolie demoiselle. Avec une amie, nous regardions les candidates à Miss Dragon 2023 et elle a fait ce commentaire :  » Mais ?! On dirait des tahitiennes ! » Apparemment, le comité de Miss Dragon a aussi peiné pour trouver des candidates d’origine chinoise.

Était-il vraiment nécessaire d’en faire un article sur Tahiti infos, d’en parler au journal télévisé ? Apparemment, ce n’est pas nouveau et c’est ce qui se passe partout dans le monde. Même en France puisque Miss Oise a été elle-même victime de racisme après son élection.

Définition de racisme d’après le dictionnaire Le Robert

  1. Idéologie postulant une hiérarchie des races
  2. Discrimination, hostilité violente envers un groupe humain

Ah ouffff, ce n’est pas moi. J’ai eu un doute affreux. En fait, il vaut mieux parfois s’abstenir de faire des commentaires car cela peut vite être mal interprété.

Salon du livre à Nuku Hiva aux Marquises

Taiohae à Nuku Hiva

J’aurais tant voulu aller au Quai des Polars : rencontrer mes auteurs favoris, découvrir des nouveaux romans. Je n’ai pas pris l’avion pour aller à Lyon mais j’ai pris Air Tahiti pour me rendre au Salon du Livre de Nuku Hiva. Au lieu d’avoir froid, j’ai eu chaud.

J’aime les Marquises. Je comprends qu’on puisse tomber amoureux de cet archipel comme Jacques Brel et Paul Gauguin, célèbres artistes qui ont vécu sur l’île de Hiva Oa. Je découvre qu’une pléthore d’écrivains sont passés par là comme Herman Melville et Jack London, puis Robert-Louis Stevenson, Victor Segalen…

J’y ai passé un agréable séjour d’une semaine à visiter les très jolies vallées. Aux Marquises, soit on monte, soit on descend. Le chemin est tortueux mais la vue est magnifique. Je me suis faite plaisir en achetant au « fare » artisanal dy village, des colliers, bracelets et boucles d’oreilles à base de graines. Je ne saurai vous dire lesquelles car j’ai déjà oublié leurs noms. Je me suis gavée de fruits frais : mangues, pamplemousses, papayes. Je me suis régalée de chèvre au lait de coco, j’ai goûté les petits crabes et les coquillages qui ressemblent à des limaces qu’on ne trouve que là-bas, qu’on déguste cru au petit déjeuner du dimanche.

Uru, fruit de l’arbre à pain et chèvre au lait de coco

Le moment le plus fort sans doute c’est lorsque les larmes me sont montés aux yeux. Je vous explique tout. Il y avait lors du salon du livre, un concours de bande dessiné, et il y avait aussi non loin du site, une école de tatoueurs. Les élèves étaient là pour se former aux techniques du « Patutiki », l’art du tatouage marquisien. Ils avaient tous dessiné une planche sur le thème : La nature, moi, nous… La plupart était écrit en marquisien. Chacun a donc expliqué son choix, son thème et son message dans sa langue puis en a fait la traduction. Je ne sais pas pourquoi en entendant ces mots  » il faut aimer la nature pour qu’elle nous donne », j’ai été prise d’une violente émotion.

J’ai beaucoup aimé lire les poèmes des élèves. Un, en particulier, avait une certaine force, et pourtant il n’avait gagné aucun prix : il y avait des fautes de conjugaison et d’orthographe. Il me plaisait par l’évocation de la chaleur, de l’eau, des bêtes. Avec des mots simples, la personne a su exprimer la communion entre lui, la nature sauvage et les animaux. Sur le moment évidemment, j’aurais été bien incapable d’expliquer ce que j’y trouvais d’intéressant.

Un autre poème a retenu mon attention. Un jeune lycéen du Lycée Agricole St-Athanase l’avait écrit. Comment peut-on avoir une si belle écriture ? J’était vraiment très étonnée. On me glisse à l’oreille que ce garçon était également « l’acteur » dans un documentaire visible sur youtube. De retour à Tahiti, j’ai bien sûr cherché le documentaire et je l’ai trouvé : « Ua Huka, l’île aux chevaux ». C’est en effet un très beau documentaire qui vous immerge dans l’univers de Poko et des Marquisiens.

Affiche du Salon du livre

Enfer et damnation

Confinement J 18

Depuis le début du confinement général le samedi 21 mars, j’écris comme une damnée.

Je continue de me réveiller avant l’aube et je m’installe devant mon écran. Au tout début rien ne se passe. Je me relis pour me remettre dans le bain. Et puis tout à coup, les idées arrivent peu à peu. Mot après mot, phrase après phrase, je finis par écrire des paragraphes entiers, et même par anticiper des chapitres.

Depuis lundi 23/03, je suis plongée dans un univers que j’ai créé de toute pièce pour n’en ressortir afin d’assouvir des besoins triviaux : bouger, manger, dormir. J’écris toute la matinée, pendant plusieurs heures d’affilée. Je réalise que c’est la première fois que je peux écrire sans limite de temps. J’écris jusqu’à ce que la veine s’épuise, j’écris tout mon soûl. C’est tellement exaltant !

Je suis donc isolée dans mon bureau qui est uniquement éclairé par une lampe de bureau et l’écran bleu de mon écran. J’ai les écouteurs aux oreilles car j’aime avoir un fond de musique pour m’accompagner dans le processus d’écriture. En ce moment, mes titres favoris sont  » Keeping Me Alive » de Jonathan Roy ou « Legendary » des Weshley Arms. Puis plus tard, je continue sur ma terrasse, avec vue sur un jardin luxuriant, un ciel bleu magnifique et toujours de la musique pour m’isoler un maximum.

Pour me détendre, je lis L.A Confidential de James Ellroy. J’ai un peu de mal à suivre la trame car il y a tant de personnages et de noms à retenir. Je me rappelle avoir déjà vu le film à la télé sans me rapeller de l’histoire. Ensuite, je suis complètement happée par la personnalité des policiers, notamment celle de Bud White. Quand je tourne la dernière page, je fonce illico visionner le film.  Je ne suis pas déçue, c’est pas mal du tout, simplifié évidemment mais le scénario respecte bien les personnages du roman.

Ah James Ellroy, si je n’étais pas aussi opiniâtre, tu me donnerais des complexes à vouloir écrire mais non, je suis d’autant plus motivée pour aller jusqu’au bout ! Je ne pourrais jamais égaler le maître mais en essayant, on arrivera peut-être à quelque chose de bon ?

Au milieu de tout cela, je me rappelle que j’ai une fille, une ado qui n’a pas l’habitude de me voir à la maison et qui dit à qui veut l’entendre  » C’est l’enfer ! ».

Hé bien, on ne va pas s’en sortir de si tôt car avec des nouveaux cas de Covid 19 dans ma commune, le confinement risque d’être prolongé. Il semble donc que je vais continuer à écrire comme une damnée et qu’elle va rôtir en enfer encore un moment.

LE CONFINEMENT à Tahiti

Alors voilà, Tahiti est en confinement depuis minuit !

Que faire ? Lire évidemment, écrire si possible.

Bon, commençons par le plus facile : lire. Je me dirige vers ma toute nouvelle bibliothèque où j’ai rangé mes livres et là, un titre me saute aux yeux :  » Je voudrais pas crever » de Boris Vian. Il n’y a pas si longtemps, j’ai répondu à une personne en parlant du COVID 19 que « je n’ai pas peur de d’être malade, ni peur de mourir et encore moins de crever de faim ! »,  car figurez-vous qu’à Tahiti, dès l’annonce du premier cas de coronavirus sur l’île, la population s’est ruée dans les magasins pour faire des provisions. Il y a eu comme partout dans le monde une panique totale.

« – Comment, tu n’as pas peur de mourir ?

– Non, par contre cela m’embêterais quand même ! J’ai envie de voyager et découvrir des merveilles, j’ai pas mal de choses à faire avant… »

Alors je rigole un peu en sortant le recueil de l’étagère et je lis les premièrs vers du poème. Je suis d’accord avec Boris, je ne voudrais pas crever non plus avant d’avoir vécu pleinement et fais certaines expériences.

Et puis, je pense à un autre bouquin que je ne trouve pas parce que je l’avais prêté à ma fille adolescente il y a déjà un certain temps. Je l’ouvre au hasard en espérant y trouver un marque-page, bref un indice qui me prouverait qu’elle l’a tout de même commencé, et je tombe sur ce passage :

 »  Samedi 7 août 1943

Chère Kitty,

Il y a quelques semaines, j’ai commencé à écrire une histoire, une histoire totalement inventée et j’y ai pris un tel plaisir que les fruits de ma plume sont en train de s’accumuler.  »

C’est un extrait du « Journal d’Anne Franck ». Là, je me demande si l’Univers n’est pas en train de communiquer avec moi. Je me demande si son message n’est pas :  » Charlène, profite de ces quinze jours de confinement pour écrire car faudrait pas crever sans avoir rien accompli « .

Bref, me voilà donc, vissée sur ma chaise à me poser deux questions :

  • Je commence par écrire quoi ? ( à part sur mon blog :))
  • Pourquoi ma fille ne lit pas autant que moi ?

Bon confinement !

Journal d'Anne Franck

Bonne année 2020 !

Quelle année ! Le temps a filé !

Je n’étais pas très présente sur la toile et j’avoue que cela fait aussi un peu de bien de se déconnecter et de s’isoler dans son monde intérieur ou pour profiter un peu plus de la nature si belle à Tahiti.

C’est ce que je me dis quand je suis dans mon jardin en train de cueillir des fleurs d’hibiscus et de tiare, des brins de Ylang-ylang, ou à couper dans le jardin des tiges d’oiseaux de paradis : j’ai vraiment trop de chance de vivre à Tahiti. J’ai donc passé beaucoup de temps dans mon jardin à l’embellir, à planter, désherber. Comme j’adore être entourée de fleurs odorantes dans la maison, je compose des bouquets un peu partout. J’ai lu quelque part que les fleurs apportaient la gaieté. J’ai enfin compris pourquoi certains endroits semblaient si triste, c’était tout simplement parce qu’il n’y avait ni fleurs, ni plantes vertes dans la pièce.

J’ai passé du temps à ranger et trier mes vielles affaires, notamment la tonne de livres que j’avais. Il me fallait absolument une bibliothèque pour ranger tous mes livres. C’est chose faite. Alors que je vous écris, je jette un coup à ma bibliothèque en face de mon bureau et je vois, tous mes Livres de Poche, ou les Pocket, les Masques, Folio, etc…, regroupés ensemble. C’est beau ! Les étagères sont pleines à craquer et je me demande comment je vais faire pour mes prochains livres, où vais-je donc les mettre ? Sur une étagère j’y ai rangé tous les livres sur la Polynésie. J’en ai de plus en plus car j’aime lire et encourager les productions locales. Il y avait un salon du livre à Papeete et j’étais ravie de rencontrer ces auteurs ainsi que d’autres écrivains connus invités à Tahiti.

J’ai voyagé un peu dans les îles, histoires d’être dépaysée ha ha ! Sable blanc et lagon bleu, le paysage de carte postale. Du poisson frais tous les jours. Des fruits gorgés de soleil et de sucre. Des grasses matinées à ne rien faire sinon à lire. Des soirées également à ne rien faire sinon regarder des séries. Et parfois écrire toujours, noircir du papier. C’est un exercice très relaxant.

Bref, me voilà de retour, à mon clavier pour vous régaler de mes « folles » aventures !

Si vous avez des suggestions ou des questions, n’hésitez pas à publier un commentaire. IMG_0116

A la plage avec Caryl Ferey

Je suis allée à la plage et comme chaque fois que j’y vais, j’apporte de la lecture.

Vous pensez sans doute que vivre à Tahiti c’est passer son temps à la mer mais non, du moins pas pour moi. D’abord, je passe mon temps à travailler. J’adore mon métier mais après mon métier, il y a la vie de famille. Le temps pour les loisirs se résume à une peau de chagrin. Je suis donc bien chagrinée de ne pouvoir aller à la plage plus souvent, à lézarder au soleil et entretenir un bronzage parfait.

Mais j’ai profité du long week-end de Pâques pour enfiler mon maillot et filer vers la plage de sable blanc la plus proche soit au PK 18 à Punaauia. Il faisait beau après plusieurs jours de pluie, enfin, presque beau parce que ciel n’était pas tout à bleu ni le lagon d’ailleurs car il y avait quelques nuages. L’eau était bonne !

J’ai lu « Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale » de Caryl Ferey, un de mes auteurs préférés. Forcément, il fallait que je le lise car j’avais grande envie de connaître son parcours. J’y ai appris des tas de choses intéressantes.

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Un an déjà !

Incroyable comme le temps passe, n’est-ce pas ? Un an déjà que j’ai créé les « chalala de Charlène Siu » en ayant dans l’idée de vous raconter un peu ce qui passait sur l’île sur laquelle j’ai grandi et pour partager avec vous mes lectures, mes textes et tout simplement le quotidien monotone d’une îlienne. Sauf que récemment, il s’est passé un événement extraordinaire…

Le week-end dernier, la miss Tahiti a été élue Miss France. Toute la population était en liesse ! Toute ? Non ! Une poignée de personnes s’étonnent de son sacre et restent insensible à son charme, s’indignant qu’on l’accueille comme une reine.

Mais la grande majorité de la population était au rendez-vous pour accueillir la reine de beauté à l’aéroport pour son retour au fenua, et pour l’admirer parader sur son char fleuri. On dit qu’elle a conquis tous les Français en métropole.

Parallèlement à tout ceci, je suis en train de lire « La domination des femmes à Tahiti, des violences envers les femmes au discours du matriarcat » par Patrick Cerf. Les « vahine » ( femmes polynésiennes) auraient une position sociale privilégiée qualifiant même la société polynésienne de matriarcat. Cet ouvrage met plutôt à mal l’opinion publique puisqu’il s’agit d’une étude sérieuse sur les violences familiales et conjugales subies par les enfants et les femmes des îles…

Je m’amuse donc de tout ce battage médiatique et cet engouement pour Miss Tahiti/ Miss France et je me dis qu’il faut bien un peu de légèreté dans la vie. Certes, cela faisait longtemps qu’une de nos Miss n’avait pas été élue Miss France, 20 ans que cela n’était pas arrivé depuis Mareva Galanter.

Je suis consternée mais pas surprise du tout qu’on porte aux nues une jeune femme de 24 ans parce qu’elle a réussie à perdre des kilos pour correspondre au dictat de la beauté, car malheureusement à Tahiti, on accorde toujours trop d’importance au paraître et aux apparences.

Je ne le savais pas mais on m’a dit que beaucoup de jeunes femmes rêvent d’être miss car cela ouvre des portes, des opportunités, et d’avoir une carrière dont on n’ose rêver. Voyons où ces deux titres de beauté emmèneront Vaimalama Chaves. Louons sa détermination, sa beauté et ses ambitions !

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